Abel Bertram (1871-1954), quand un Audomarois peint le Berry
Fils d'un transporteur, Abel Bertram apprend les rudiments de l’art de la peinture dans sa ville natale de Saint-Omer. Il s’installe ensuite à Lille, où il devient élève pendant trois années à l'École des beaux-arts, dans l'atelier de Pharaon de Winter (1849-1924). Il est ensuite admis à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Léon Bonnat (1833-1922). Il fut également l’élève d’Antoine Guillemet, peintre connu pour avoir réussi à faire admettre au Salon une peinture de Cézanne, présenté en tant qu’« élève de Guillemet ».
En 1900, il s’installe dans le Ponthieu mais conserve des liens avec Paris, où se trouve son atelier.
Tout en restant attaché aux couleurs pures, Abel Bertram utilise une palette de tons imprécis ; on qualifie son style de « fauve très tempéré » : il aime représenter les paysages du Nord, au ciel gris et aux horizons brumeux. Il commence à exposer au Salon de Paris à partir de 1899 et ses œuvres figurent également à Saint-Louis, Liège, Pittsburg et Berlin.
En 1901, il fait la connaissance d'Antoine Guillemet qui lui prodigue de précieux conseils pour l'exécution du travail sur le motif. Il obtient cette année là, aux Artistes Français, une mention honorable et une médaille de deuxième classe. En 1907, son tableau Reflet de l’eau est acheté par l’État. Il figure au Salon des Indépendants entre 1905 et 1939 ; à la rétrospective de 1926, on voit La Livre, La Petite Eva, Sortie de maison, Rue de village. Associé à la Nationale en 1912, sociétaire en 1920, il y fait des envois jusqu’en 1939. Il présente également ses peintures au Salon d’Automne de 1919 à 1938 et au Salon des Tuileries de 1924 à 1943.
Il s'installe définitivement à Paris en 1927, tout en retournant régulièrement à Saint-Omer peindre les paysages de la Picardie. Le musée de Mulhouse conserve Les Toits rouges, celui d’Abbeville Vue du port de Gravelines, le musée d’art moderne de la ville Paris, Paysage de Verdure ; le Petit Palais de Genève, Nu allongé au bas noirs.
Étang de la Brenne, Nohant, La gardeuse d'oies, ces trois œuvres d'Abel Bertram ornent les murs de la salle des délibérations du Château-Raoul, propriété du Département de l’Indre.
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Pharaon de Winter. Peintre originaire du nord de la France. Lorsqu'il arrive à Paris en 1872, il fréquente Jean-Baptiste Carpeaux et Pierre Puvis de Chavannes dans l'atelier d'Alexandre Cabanel, à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il peint sur de nombreux thèmes : portraits, scènes d'intérieur, scènes religieuses. On lui doit un triptyque sur la vie du Christ, La Rédemption conservés dans l'église de Marcq-en-Barœul.
Léon Bonnat. Né à Bayonne, il vit avec sa famille à Madrid entre 1846 et 1853 où il étudie la peinture. De retour en France, il rejoint l’École des beaux-arts de Paris et obtient un deuxième prix du prix de Rome en 1857 pour la Résurrection de Lazare. Sa peinture est à l'avant-garde de la peinture française dans les années 1850. Il utilise une palette de tons terreux et de fonds neutres. Son coup de pinceau est lâche et déterminé. Après des séjours en Italie, en Grèce et au Moyen-Orient, il revient en France à la fin des années 1870, date à laquelle il consacre entièrement aux scènes de genre et aux portraits. On lui doit d'ailleurs plus de deux cent portraits de contemporains, artistes, scientifiques, hommes politiques. Léon Bonnat fut également directeur des Musées nationaux entre 1900 et 1922 et un grand collectionneur d'art.