Françoise Desamblanc (1925-2015), la résistance chevillée au corps
Durant la seconde guerre mondiale, Françoise Desamblanc fuit la Somme, cette zone interdite, avec ses parents.
Après un périple éprouvant, elle se retrouve à Saint-Laurent-du-Gard, en zone italienne, où réside un de ses oncles ; après avoir durant un an été obligée de changer de lieux plusieurs fois. Elle arrive en 1942 à La Châtre grâce à une correspondance avec Geneviève Leclerc, nièce du docteur Beauchêne. Françoise habitera rue Nationale face à l’hôtel Plique, et sera scolarisée au Collège de la ville.
Elle était déjà passionnée par la musique jouant du violon et plus tard du piano : elle sera aussitôt contactée par le groupe des collégiens de La Châtre autour de Yolande Rapoport (Yoyo), Jean Pacton, Serge Doubeck, François Brault, Pierre Guillemain pour rejoindre leur jeune groupe de résistance.
Une réfugiée ne pouvant être que contre les Allemands, Françoise acceptera d’elle-même et immédiatement, participera très vite à la réalisation de tracts et à la collecte de fonds ; peu après, elle déménagera à Briantes où elle se retrouvera en contact avec le camp du Virolan que le commandant Mignaton, son voisin, dirige.
Yolande lui propose de devenir agent de liaison entre maquis, le besoin étant urgent. Ainsi en 1943/1944, Françoise assurera continuellement cette fonction a vélo à vélo. Les filles, qui passaient plus facilement les barrages, ont eu un rôle important pour assurer les liaisons Dampierre-Eguzon ; Françoise estprésente lors de l’attaque du maquis le 27 juillet 1944, et se réfugie alors chez la famille Fauguet.
Apprenant la libération du département au maquis de Montchevrier, Françoise, toujours avec Yolande, décide de s’inscrire à un stage en hôpital avec comme objectif d’aller sur le front des combats comme ambulancière. Mais toutes les deux réquisitionnées et devenues sous-lieutenantes sont dirigées sur Limoges à l’état-major et affectées au 2e bureau du chiffre pour décrypter les messages interceptés.
A la sortie de la guerre, Françoise et Yolande seront décorées de la croix de guerre et médaillées de la Résistance.
Évoquant avec une grande discrétion son engagement si spontané dans la résistance active, Françoise disait : « Durant l’exode, je me suis retrouvée coupée de tout. Je n’avais aucune formation politique, j’ai simplement eu un réflexe d’opposition à ce qui se passait même si j’ai eu des moments de peur comme à Dampierre. ».
(Dossier préparé par Valérie Durand, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes / DDCSPP). - Photographies reproduites avec l'aimable autorisation de la famille Rapoport.
A l'occasion de la Journée internationale des femmes, la Déléguée départementale aux droits des femmes / DDCSPP et les Archives départementales présentent, avec les collaborations amicales de Vanessa Weinling, directrice du musée George Sand et de la Vallée noire de La Châtre, et de Sylvie Giroux, directrice du château de Valençay, un choix subjectif de biographies dédiées aux femmes indriennes.
C'est aussi l'occasion d'écouter ou de réécouter Portraits de femmes , une récente émission de la série "Mémoires vives" réalisée par la radio RCF en Berry en partenariat avec les Archives départementales.