Fernand Maillaud (1862-1948), peintre de la Vallée noire
Connu pour ses paysages du Berry et du Limousin, il a également peint à Venise, en Flandres au début du XXe siècle, puis en Provence et en Afrique du Nord à partir de 1920 : des paysages, des scènes animées et des portraits.
Raymond Christoflour, son biographe, le qualifie de peintre de la vie profonde. Il n'appartient à aucune école et peint avec ferveur.
Fils d’un menuisier et d’une institutrice, il suit des cours de dessin à la ville de Paris et à l’Ecole des Beaux-Arts à partir de 1886 ; il est élève de Humbert et Vallet. Il fait partie du groupe d’artistes post-impressionniste et symboliste qui se forme à partir de 1891 autour de Paul Gauguin. Il revient régulièrement en Berry et se lie d’amitié avec Jenny de Vasson, Jacques des Gâchons et Hugues Lapaire. C’est à cette époque qu’il réalise six grands panneaux pour décorer le réfectoire du couvent du Sacré-Cœur à Issoudun. Fernand Maillaud débute au Salon des artistes français de 1896 et devient membre de cette société à partir de 1901. Il présente une œuvre au Salon chaque année jusqu'à sa mort.
S’il s’installe au numéro 3 de la rue de l’Estrapade à Paris en 1900, et voyage fréquemment en Berry, Fernand Maillaud séjourne également au début du siècle à Fresselines puisk de 1902 à 1907, dans la « Vallée Noire ». Ce paysage marquera Maillaud comme en témoignent certaines de ses œuvres représentant les foires aux bestiaux ou les marchés du dimanche. Il peint ainsi, pour la salle des délibérations du Conseil général située dans le Château-Raoul (Châteauroux), l'un des panneaux qui mettent en valeur un Berry rural et champêtre, représentant la foire de La Berthenoux.
Des années 1910 à 1940, Fernand Maillaud expose dans le monde entier : Brésil, Argentine, Algérie. C'est durant cette période qu’il fait construire sa villa « La Florentine » sur les hauteurs de Toulon et « Renabec » à Guéret. Dans cette maison, il sculpte les solives, le limon de l’escalier, l’entourage des portes, la façade. Aujourd’hui, décorée de tapisseries et de tableaux, cette maison constitue un ensemble représentatif de la vie et de l’œuvre de l’artiste.
Fernand Maillaud dessine beaucoup, la vie dans toutes ses formes, le travail des hommes et des femmes, la vie rurale, les foires, l’effort des animaux domestiques. C’est un grand observateur, comme en témoignent les illustrations réalisées pour « Les Contes de la Limousine » de Gabriel Nigond. Ces dessins rappellent Millet ou encore Toulouse-Lautrec.
Mais Maillaud est aussi remarquable pour la réalisation de mobilier et la production de tapisseries avec le concours de son épouse Fernande. Il conçoit une technique et un esprit nouveau dans l’art de la tapisserie. Il s’agit en réalité de broderie sur grosse toile utilisant des cotons à repriser ou des laines communes. Ces réalisations connaissent rapidement une grande notoriété en France et aussi en Angleterre et à New York. Entre 1900 et 1925 des ateliers sont créés à Issoudun, au Bourg d’Hem et à Guéret. Le départ du peintre vers la Provence, ses voyages en Algérie et au Maroc, la fin de la période « Art Déco », puis la guerre signent la fin de cette production, et son oubli relatif par la suite.
Le mobilier dessiné par le peintre et sculpté par lui ou sa famille, constitue le cadre de vie que « le bon Maître », comme l’ont toujours appelé ses amis, voulait en harmonie avec lui-même.
Une trentaine de musées et institutions en France et à l’étranger exposent des tableaux de Fernand Maillaud. Nous vous proposons de découvrir ici en images quelques-unes des facettes de son oeuvre.
(Dossier préparé par Jérôme Descoux)