Archives départementales de l'Indre

Sarah Caryth (1897-1979) : une femme libre, artiste de cirque

Marie Palmyre Sarah Joyaux est née à Guéret et est éduquée dans une famille de magistrats. Déjà très jeune elle était très indépendante. Elle semblait préférer la compagnie des animaux et l’exercice physique. Attirée très tôt par les métiers du spectacle, elle travaille sa souplesse et s’entraîne au dressage sur un lapin domestique. Après avoir été élève au Cours Turmeau pour « l’éducation » des jeunes filles à Châteauroux, l’adolescente fuguera chez ses grands-mères. Pour éviter la rupture familiale Sarah entrera en pension à Orléans et ensuite à Auteuil. Quelques mois avant sa majorité, Sarah Caryth s’évade de l’Institution, prend un logement à Paris et prend contact avec Frédérique Coschel de l’Opéra de Paris pour prendre des cours de danse classique.

 

Elle s’initie aussi à la danse hindoue avec une charmeuse de serpents. Elle rentre au Casino de Paris où elle danse torse nu avec un python sur les épaules. Lors d’une visite de ménageries de cirques, elle rencontrera Martha la Corse, qui lui fera faire ses débuts dans la cage aux fauves. Malgré le danger d’allier lions et serpents. À la première représentation, son serpent se dressera sur ses épaules, ce qui fera le succès de ce spectacle. En 1925, Sarah achètera ses premiers lions qui vivront avec elle dans son grand appartement de Montmartre avant de la suivre en tournée. Elle sera célèbre en Europe pour son domptage en pelotage et pour la pose de dents en or à son lion "Prince" en 1933. A Châteauroux, elle s’est produite avec ses lions domptés sur la scène de l’Apollo. Toute sa vie elle partagea son quotidien et ses promenades avec ses animaux, ce qui ne manqua pas de provoquer des situations insolites lors de ses rencontres avec d’autres promeneurs.

 

Sarah rencontre en 1937 André Rancy, qu’elle épouse à Saint Maur en 1939. Durant la seconde guerre mondiale elle vivra à Gireugne avec son mari. Ils tiendront un café restaurant fréquenté par la clientèle qui pouvait déjeuner en compagnie des animaux. De 1950 à 1959, Sarah Caryth participera à des fêtes, des foires et des expositions dans toute l’Europe ; elle vivra dans les années trente dans son manoir des fauves à Saint-Lactencin où un musée est consacré à la Dame du cirque. Elle vivra aussi à Saint Benoît du Sault et à la fin de la vie dans une roulotte vers Lothiers où elle dira la bonne aventure.

 

Pour honorer la mémoire de Sarah Caryth, une rue a été baptisée de son nom à Châteauroux, à proximité du Boulevard de la Valla.

 

(Dossier préparé par Valérie Durand, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes / DDCSPP)

A l'occasion de la Journée internationale des femmes, la Déléguée départementale aux droits des femmes / DDCSPP et les Archives départementales présentent, avec les collaborations amicales de Vanessa Weinling, directrice du musée George Sand et de la Vallée noire de La Châtre, et de Sylvie Giroux, directrice du château de Valençay, un choix subjectif de biographies dédiées aux femmes indriennes.

C'est aussi l'occasion d'écouter ou de réécouter Portraits de femmes, une récente émission de la série "Mémoires vives" réalisée par la radio RCF en Berry en partenariat avec les Archives départementales.


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